La Nesque
Grande balade hier. Je prends de plus en plus de plaisir à ces randonnées solitaires, qui s'allongent à mesure que l'endurance revient. N'exagérons rien, pour les "vrais" cyclotouristes, mes 66 km suffiraient à peine à l'échauffement. Hier, donc, les gorges de la Nesque. Départ de Villes-sur-Auzon, montée jusqu'à Sault et redescente par Méthamis. Sans doute une des plus beaux circuits du Vaucluse, avec à chaque sortie de virage une vue à couper le souffle, de l'air à s'en donner une indigestion. La route s'enfile comme un lacet de corset dans les trous de la roche, creusés à la barre à mine et à la dynamite. En bas du canyon, un grondement, mais on a tant de mal à croire à la présence de l'eau sur ces plateaux calcaires qu'on se dit que c'est le vent qui s'écoule entre ces rives et s'y frotte comme un gros chat.
Près d'une chapelle, à un carrefour, une fontaine hors d'âge coiffée d'un chapeau de pierre trop neuf, à l'eau si froide que la bouteille que je remplis se couvre aussitôt de buée. J'en bois trop, car en boire raisonnablement me semblerait lui faire offense.